Le Domaine de Fonds Saint-Jacques, à Sainte-Marie, fait partie des lieux qui incarnent à eux seuls toute l’histoire de la Martinique. Fermé depuis 2017, il renaît progressivement, nous rappelant le rôle majeur qu’il a tenu dans l’histoire de l’île. Muriel Monthieux, guide-conférencière en devenir, découvre ce site et imagine déjà une visite qui captiverait novices et passionnés.
Un site témoin de l’histoire martiniquaise
Fondé au XVIIe siècle, le domaine de Fonds Saint-Jacques est construit sur l’un des derniers lieux d’affrontement entre colons et Amérindiens durant la guerre de 1658. En récompense de leur participation au conflit, la veuve du gouverneur Jacques Du Parquet accorde des concessions à des ordres religieux, dont les Frères Préscheurs de l’ordre de Saint-Dominique qui reçoivent 230 hectares. Entre 1696 et 1705, sous l’impulsion du Père Labat, le domaine devient le site industriel le plus avancé de l’île. Prêtre missionnaire aux multiples talents (botaniste, ethnographe, écrivain, technicien,…) et fervent défenseur de l’esclavage, il perfectionne les techniques de production du sucre et de distillation du rhum par la création d’un nouvel alambic. Le domaine, qui continue de se développer après le départ du père Labat, comptera près de 500 esclaves en 1762, avant de décliner au cours du XIXe siècle. Des fouilles archéologiques y ont révélé l’un des rares cimetières chrétiens d’esclaves des Petites Antilles. Devenu par la suite un centre de recherche, puis un Centre international de rencontres, le site, inscrit aux monuments historiques en 1980, allie culture, patrimoine et création artistique.
Muriel Monthieux : de la reconversion à la transmission
Après vingt ans dans la vente et la communication, Muriel Monthieux amorce en 2019 une reconversion vers le tourisme. D’abord guide pour les croisiéristes, elle veut approfondir ses connaissances et intègre en 2024 la formation de guide-conférencière. Un cursus intensif d’un an où elle explore histoire, patrimoine, littérature, politique culturelle… Son stage à l’Office du tourisme Peyi Nord Martinique lui permet de prendre part à la conception de parcours qui mettent en lumière les monuments historiques du nord.
Un parcours, mêlant histoire et culture, à imaginer
Muriel ne veut pas d’une simple visite académique, mais d’une expérience vivante, ludique et immersive. Elle imagine allier la visite historique du site à une visite de la vannerie du Morne Des Esses, une initiation au bèlè, une dégustation de rhum, ou un déjeuner au Musée de la Banane, pour découvrir les savoir-faire et la culture locale.
Son objectif ? Rendre l’Histoire séduisante et accessible au plus grand nombre, car le domaine de Fonds Saint-Jacques, loin d’être uniquement un vestige du passé, est un lieu de transmission.
Crédit photo de couverture : CMT
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