Le Carnaval en Martinique est un moment de ferveur et de partage. Chaque année, le Nord vibre au rythme de deux événements majeurs : la Parade du Nord à Trinité et le Carnaval de Saint-Pierre. Deux rendez-vous qui témoignent de la richesse culturelle et du dynamisme du territoire.
Trinité : une parade entre enracinement et ouverture
La Grande Parade du Nord a fêté cette année ses 25 ans, marquant un quart de siècle d’effervescence carnavalesque. Initiée en 1990 sous l’impulsion de Max Brileur et du groupe Baryl Band, elle a depuis rassemblé des milliers de participants et s’est imposée comme un événement incontournable.
Cette édition a rendu hommage à Gervais Bosso, alias Papino, figure emblématique du carnaval de la Martinique. Fidèle au poste depuis ses débuts, il joue du siak, un instrument percussif peu connu mais essentiel à la rythmique carnavalesque. Cette année, la parade a accueilli le groupe Morne Bourg Mass de la Guadeloupe, avec les sonorités métalliques et entraînantes du steel band. Une ouverture à l’extérieur fidèle à l’esprit de la manifestation, initiée dès les premières éditions par Baryl Band, qui avait invité des groupes venus d’Europe, de la Dominique, de Sainte-Lucie et d’ailleurs
La parade a également marqué son retour symbolique à Trinité, après plusieurs éditions au Lorrain. Un cadre familier, soutenu par la ville et l’office du tourisme, qui a permis de renouer avec l’histoire de l’événement et de proposer une expérience immersive avec des animations en amont du défilé : maquillage, danse, DJ…
Malgré une météo capricieuse, le public a répondu présent, offrant à cette édition une véritable force populaire. Avec plus de 20 000 spectateurs, la parade s’affirme comme un pilier du carnaval martiniquais et confirme la volonté de maintenir des événements majeurs dans le Nord.
Saint-Pierre : un carnaval populaire et participatif
À Saint-Pierre, le carnaval prend une dimension plus familiale et locale. Sous l’impulsion d’Emmanuel Patchai, coordinateur de l’événement, l’édition 2025 a mis à l’honneur les figures historiques du carnaval martiniquais avec la participation de l’association Kakao, qui a animé les rues avec des costumes traditionnels : Nèg gwo siwo, Diables rouges…
Un des moments forts fut l’élection des reines et rois du carnaval, organisée par l’association Jeunesse Saint-Pierre, ainsi que les nombreux vidés qui ont animé la ville. La grande parade du Mardi Gras a réuni six groupes carnavalesques, dont Colibri du Morne-Vert, Tropikale 219 de Bellefontaine et Court Bouillon du Prêcheur.
Le marché du samedi a également pris des allures festives avec une animation musicale permettant aux touristes de découvrir les rythmes et l’esprit participatif du carnaval martiniquais. Un concept que souhaite renforcer Emmanuel Patchai, convaincu de l’importance d’un carnaval ancré dans le territoire mais aussi tourné vers l’accueil des visiteurs.
Fidèle à son héritage, Saint-Pierre revendique son rôle de berceau du carnaval martiniquais. Selon certains récits, la tradition du Vidé du Mercredi des Cendres y serait née, lorsque les ouvriers, après leur journée de travail, enfilaient des habits de fortune pour défiler dans les rues.
Avec une affluence grandissante et une ambiance conviviale et familiale, le carnaval de Saint-Pierre prouve que le Nord a toujours sa place dans la tradition carnavalesque martiniquaise. Une édition réussie, qui pose les bases d’un carnaval régional fort et structuré.
Crédit photos : Outre-mer La 1ère
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