Sous le signe de l’Histoire et des Arts, la 50e édition du festival Mai de Saint-Pierre a transformé la ville en un véritable théâtre de mémoire, de culture et de transmission.
Pourquoi avoir accepté d’être parrain ?
C’était une évidence. Sainte-Pierre est une ville marquée par l’Histoire : capitale économique d’hier, théâtre d’un drame évitable, mémoire des sueurs et des larmes des Africain.es esclavasigé.es. Elle mérite d’être mise en lumière. En tant qu’artiste martiniquais, y répondre présent pour faire rayonner cette ville et soutenir ceux qui la font vivre, m’a paru naturel.
Comment avez-vous incarné ce rôle ?
En toute sincérité et avec envie. J’ai proposé mon œuvre Pawol Respè comme visuel de l’événement. J’étais bien entendu présent à certains temps forts, comme le lancement de l’événement. J’ai aussi rencontré des associations artistiques locales, partagé avec les adhérents mon expérience, échangé sur leurs créations. Ce lien avec ceux qui créent est essentiel. Le parrainage, c’est pour moi un engagement total, pas symbolique.
Pourquoi avoir choisi l’œuvre Pawol Respè pour représenter l’événement ?
Elle parle de mémoire collective, d’identité fragmentée, de la complexité de notre histoire. On y voit une fenêtre, créée sur un support en carton recyclé, avec deux volets — l’un d’une case, l’autre d’une maison de maître — qui s’éloignent et se retrouvent, comme nos identités. Un visage mosaïque regarde ce qui se passe aujourd’hui, mais aussi au loin, vers l’horizon. C’est une invitation à voir autrement, à interroger notre histoire pour mieux nous projeter.
Interview de Marie Ozier-Lafontaine
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